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OUVERTURE DE LA GALERIE D’ART CIV-ŒIL À ORAN Quand la peinture rend hommage à la poésie

E nfin Oran peut se féliciter de l’ouverture d’une galerie d’art qui répond aux normes, et ce, même si les lieux ne sont pas très spacieux. Cela a le mérite d’avoir osé le pari d’ouvrir un lieu dédié à l’art dans une ville qui en compte peu pour ne pas dire presque plus. C’est à l’initiative de l’association Civ-Œil des arts visuels et plastiques que ce lieu a ouvert depuis près d’une semaine. Pour sa toute première, l’espace accueille une exposition qui met en vedette «Peinture & Poé- sie». Il s’agit des créations artistiques du peintre graphiste Mersali Othmane ainsi que les œuvres litté- raires des pionniers de la poésie en Algérie, à savoir Tahar Djaout, Jean Sénac, Kateb Yacine, Assia Djebar, Mohammed Dib, Djamel Amrani et Rachid Boudjedra. L’exposition est captivante à plus d’un titre. Comme à son habitude, l’artiste invite par ses créations le public à voyager à travers les différentes ruelles en laissant libre cours à son imaginaire. C’est aussi une invitation à se laisser submerger par ce subtil jeu de lumière : tantôt des figures qu’on entrevoit à travers l’ombre que forme une bâtisse, un toit... «A travers mes œuvres, je tente de faire cohabiter l’abstrait et le figuratif», nous explique Mersali Othmane. Une démarche artistique qui n’est pas des plus aisées, l’artiste devant sans cesse trouver des approches pour atteindre le but voulu. L’exposition consiste en une vingtaine de toiles sur le même thème : l’étude de la lumière. «J’essaie dans mon travail de ne pas tout donner, suggérer et laisser participer le public qui peut interpré- ter comme il le sent. Le choix des ruelles dans certaines de mes œuvres n’est en fait qu’un prétexte pour l’étude des lumières et de là trouver un style», dira le peintre. Son approche artistique passe d’abord par un repère de lieux qui le captivent, puis il les prend en photo. A partir de là, commence le travail artistique du peintre où, dit-il, «le dessin sur la toile est complètement éclaté. J’essaye de suggérer et laisser le travail être complété par le public car c’est trop facile de tout donner. Le travail de l’artiste est synonyme de création en supprimant tout le superflu».L’artiste a, toutefois, tenu à exprimer sa désolation face au black-out que connaissent les artistes en Algé- rie, où non seulement il n’y a pas de lieux d’exposition mais il ne comprend pas pourquoi ses œuvres ne sont pas exposées à Alger. «Sous prétexte qu’ils n’ont pas les moyens de faire venir un artiste de l’étranger, moi qui suis établi en France, on ne m’invite pas. Mais dès lors qu’il s’agit d’un artiste étranger, ils payent le prix fort pour le faire venir exposer à Alger.» Cette injustice envers les artistes algériens devrait cesser, estime-t-il.     Amel BentolbaL (Le soir d'Algérie)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

“Un tableau ne vit que par celui qui le regarde.” 

Pablo Picasso 
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